dimanche 6 octobre 2013

La nostalgie heureuse

Un roman de Amélie Nothomb

"Tout ce que l'on aime devient une fiction." - Amélie Nothomb. 

Depuis 1992, rentrée littéraire rime avec Amélie Nothomb. Cette année, l'auteure belge nous présente La nostalgie heureuse qui raconte son retour au Japon dans le cadre d'un documentaire de la télévision française. Amélie Nothomb n'avait pas remis les pieds dans le pays qui l'a vue naître et grandir depuis seize ans, c'est donc avec nostalgie qu'elle retrouvera son école maternelle, le quartier où elle a grandi - qui fut détruit par le tremblement de terre de 1995 - mais également sa nounou et son ancien fiancé. 

La nostalgie heureuse est un roman autobiographique qui constitue en quelque sorte une suite logique à Stupeur et tremblements, métaphysique des tubes et Ni d'Ève ni d'Adam, romans qui sont d'ailleurs mentionnés à quelques reprises dans le dernier Nothomb et que je vous suggère de lire (voire même de relire) avant de débuter celui-ci. 

On y découvre une Amélie qui se questionne sur sa propre existence et qui se surprend à retrouver son visage sur une ancienne photo de classe, puisqu'elle s'était laissée "envahir d'un si profond sentiment d'irréalité" qu'elle en était venue à douter de son passé nippon (p.69). Mais à l'issue de ce voyage, c'est une impression d'accomplissement qui marquera l'écrivaine, et qui lui fera - étrangement - ressentir le vide des moines zen, le kensho.

"Pour traduire combien je suis nostalgique de mes jeunes années dans le Kansai, j'entends l'interprète dire "nostalgic" au lieu de l'adjectif "natsukashii" que je tiens pour l'un des mots emblématiques du japonais. Après l'interview, dans le taxi qui nous conduit au restaurant réservé par l'éditeur, j'essaie de tirer cela au clair avec Corinne. 
- "Natsukashii" désigne la nostalgie heureuse, répond-elle, l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur. Vos traits et votre voix signifiaient votre chagrin, il s'agissait donc de nostalgie triste, qui n'est pas une notion japonaise." (p.90)


Il s'agit d'un roman plus intime et plus réfléchi que ses derniers livres. Toutefois, je crois qu'il faut connaître l'auteure, avoir déjà un lien ou même un attachement pour le personnage qu'est Amélie Nothomb pour être touché par ce livre, justement en raison de son caractère intimiste. En effet, la présence des caméras tournées sur elle, l'équipe de tournage centré sur sa personne et même l'idée de pèlerinage peuvent déranger les moins convaincus et faire décrocher les non-initiés. 

Bref, un roman à lire lorsqu'on aime Amélie. (Mais si vous ne la connaissez pas, qu'attendez-vous ? )

2 commentaires:

  1. C'est drôle hein, j'ai beaucoup lu Amélie Nothomb. J'ai lu chacun de ses livres jusqu'à Ni d'Ève ni d'Adam. Après, je me suis tannée. J'aime bien son écriture. J'aime bien ses sujets un peu bizarres. Sauf que je trouve qu'elle s'est enlisée dans une certaine routine qui a fini par me lasser... Tous ses livres se ressemblent un peu. Ils paraissent chaque année au même moment avec la régularité d'un métronome. Ça ne laisse pas beaucoup de place à la surprise non? Mais c'est surtout qu'après les avoir lus, il ne m'en reste rien...

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    1. Ouais je comprend, moi aussi ses derniers romans m'ont déçu,ça devient redondant je crois.

      De mon côté, je n'ai pas lu tout ce qu'elle a fait, j'ai pigé au hasard dans sa bibliographie, alors je ne suis atteint le point d'être tannée.

      Et je comprend ce que tu veux dire quand tu dis qu'après les avoir lu il ne t'en reste rien. C'est aussi l'effet que Barbe bleu m'avait laissé, genre deux jours après j'ai voulu raconter l'histoire à quelqu'un et j'avais l'impression que le roman m'avait laissé un vide plus qu'autre chose !

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