mercredi 30 octobre 2013

Du côté de chez Swann

Un roman de Marcel Proust


Quel meilleur moment que l'année du 100e anniversaire de la publication du premier tome de À la recherche du temps perdu pour entamer la lecture de cette oeuvre culte ? En réalité, j'ignorais ce fait lorsque j'ai décidé de débuter Du côté de chez Swann, et c'est en cours de lecture que j'ai appris qu'il avait été publié en 1913. 

À la recherche du temps perdu à été écrit par Marcel Proust entre 1908 et 1922, les sept tomes qui constituent cette série ont toutefois été publié entre 1913 et 1927. En effet, le premier tome de ce monument de la littérature française à d'abord été refusé par les éditions Gallimard avant d'être finalement publié chez Grasset. 

Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust (Hiiii Valentin !) est né à Paris en 1871 dans une famille  bourgeoise et cultivée. Il souffre d'asthme est homosexuel et vie une relation fusionnelle avec sa mère. Il meurt d'une bronchite à 51 ans. La société aristocratique dans laquelle il évolue influencera son oeuvre littéraire. 

Du côté de chez Swann, c'est donc l'oeuvre fondatrice, le roman qui présente aux lecteurs certains des personnages majeurs de La recherche. Dans la première partie, qui débute par cette célèbre phrase:  "Longtemps je me suis couché de bonne heure", le narrateur adulte parle des souvenirs qu'il associe aux chambres à coucher. Cela l'amène à raconter son enfance à Combray, une ville de campagne française, où il passait ses étés avec sa famille, dans la maison voisine de chez Swann. La deuxième partie est un intermède dans les souvenirs du narrateur, où nous est plutôt présenté un épisode de la vie amoureuse de Swann qui est épris d'Odette, une "cocotte" qui le rendra fou de jalousie. Finalement, la troisième partie retourne dans les souvenirs d'enfance du narrateur, qui nous décrit le moment où il rencontre Gilberte, la fille de Swann dont il tombe amoureux, faisant écho à l'amour de Swann pour Odette, les parents de Gilberte. 

"Et encore, même à ce point de vue de simple quantité, dans notre vie les jours ne sont pas égaux. Pour parcourir les jours, les natures un peu nerveuses, comme était la mienne, disposent, comme les voitures automobiles, de "vitesses" différentes. Il y a des jours montueux et malaisés qu'on met un temps infini à gravir et des jours en pente qui se laissent descendre à fond de train en chantant." (p.383)

Proust nous offre une réflexion sur les souvenirs, sur l'illusion de la mémoire, bref une introspection sur ce "temps perdu"qu'est notre passé plus ou moins lontain. C'est ce qui en fait une lecture intemporelle. C'est également une fresque historique, puisque Proust y dresse un portrait fidèle de la vie sociale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, chez l'aristocratie et la bourgeoisie française, qui fréquentent les salons en écoutant du Wagner. Quoique profondément ancrée dans cette période du tournant du siècle, l'oeuvre de Proust peut paraître moderne, notamment pour le regard qu'il pose sur la sexualité et l'homosexualité. 

En ce qui a trait à la lecture, c'est sans aucun doute un exercice qui demande de la concentration, voire même des efforts de la part du lecteur. Les phrases longues et les paragraphes s'étendant sur plusieurs pages requièrent toute notre attention et permettent très peu de pauses. Il s'agit somme toute de romans que l'on peut difficilement ignorer lorsque l'on s'intéresse un tant soit peu à la littérature.



On compte de nombreuses éditions. La citation est tirée de: Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Folio, 1995, 527 pages. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire