mardi 19 novembre 2013

L'Appel du Coucou

Un roman de Robert Galbraith

Une nuit d'hiver, dans un quartier chic de Londres, le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée. Suicide. Affaire classée. Jusqu'au jour où l'avocat John Bristow, frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike. 
Strilke est au bout du rouleau: ex-lieutenant dans l'armée, il a perdu une jambe en Afghanistan, sa carri;re de détective est au point mort et sa vie privée un naufrage. Aidé par une jeune recrue intérimaire virtuose de l'Internet, Strike est chargé d'enquêter sur la mort de Lula. 
De boites de nuit branchées en palace pour rock stars assaillies par les paparazzi, en passant par un centre de désintoxication et l'hôtel particulier oz se meurt la mère adoptive de Lula, Strike va passer de l'autre côté du miroir glamour de la mode, dont les reflets chatoyants dissimulent un gouffre de secrets, de trahisons, de manoeuvres inspirées par la vangeance. 
Avec son intrigue haletante et sa galerie de personnages plus vrais que nature, l'Appel du coucou premier volet des aventures du detective Strike, s'inscrit dans la tradition du grand roman policier classique illustrée par Ruth Rendell ou P.D. James. Un coup de maître. 

Ce n'est plus vraiment un mystère pour personne; Robert Galbraith est le pseudonyme de l'auteure à succès J. K. Rowling, célèbre pour la série Harry Potter. Déjà, lors de la sortie britannique de L'Appel du Coucou, des critiques avaient jugé le roman trop habile pour être l'oeuvre d'un débutant. Quelques mois plus tard, la vérité faisait surface, et le roman, qui n'avait été vendu qu'à 1700 exemplaires se hissait dans le haut des ventes. 

L'Appel du Coucou est donc un roman policier classique, où l'on suit le travail d'un détective privé qui enquête sur un présumé suicide. Ce détective, Cormoran Strike est une grosse brute bourrue et attachante à la jambe de bois, qui éprouve des difficultés dans sa vie personnelle et professionnelle. Engagé par le frère de la victime et assisté de Robin, une secrétaire efficace, mais un brin capricieuse, il découvre l'univers des gens très riches et des top models, afin de découvrir si la belle Lula Landry s'est bel et bien suicidée. 

"Mais ce soir, il ne pouvait s'empêcher de voir dans sa mère une soeur spirituelle de la jeune femme si belle et si fragile dans le corps s'était brisé sur une chaussée gelée par une nuit de janvier, et aussi de la marginale sans grâce et sans domicile qui gisait maintenant dans un tiroir réfrigéré de la morgue de Wapping. Leda, Lula et Rochelle n'avait jamais été des femmes comme Lucy ou tante Joan: elles ne s'étaient pas prémunies contre la violence et les hasards de la vie; elles ne s'étaient pas ancrées à l'existence par des devoirs domestiques et des traites immobilières, du bénévolat de quartier, des maris sûrs et des enfants proprets. Aussi leur mort n'était-elle pas considérée comme "tragique" au sens où l'aurait été celle d'une mère de famille sérieuse et respectable."

Bref, un roman policier habile présentant une intrigue bien ficelée, un suspense efficace et un dénouement plutôt surprenant sans sortir de l'ordinaire.  En effet, L'Appel du Coucou aurait bien pu passer inaperçu à travers tous les romans du genre, si l'identité réelle de l'auteure n'avait pas été révélée. À lire si on aime les romans policiers classiques et non pas pour retrouver ne serait-ce qu'une parcelle de Harry Potter. 

Robert Galbraith, L'appel du coucou, Grasset, 2013, 572 pages. 

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