dimanche 24 novembre 2013

La solitude des nombres premiers

Un roman de Paolo Giordano

Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé: il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent. Paolo Giordano scrute avec une troublante précision les sentiments de ses personnages qui peinent à grandir et à trouver leur place dans la vie. Ces adolescents à la fois violents et fragiles, durs et tendres, brillants et désespérés continueront longtemps à nous habiter. 

Le premier roman de l'auteur italien Paolo Giordano, La solitude des nombres premiersparu en 2008 (sorti en 2009 en France) a reçu  un excellent accueil de la part des critiques comme des lecteurs. Son dernier roman paru chez Seuil en août 2013 fait également parler de lui.

La solitude des nombres premiers est un roman sur l'amour et l'amitié, mais aussi, et surtout, sur la solitude. Mattia et Alice, les adolescents que Giordano y dépeint sont deux nombres premiers, deux jeunes différents - voire bizarres - et qui s'unissent et se soutiennent, sans tout à fait se comprendre.  Leur solitude est à la fois voulue et imposée, à cause de leurs différences, bien sûr, parce qu'on peut très bien être seul, même - et surtout - au milieu d'une foule.

Leur rencontre à l'adolescence leur permet de se reconnaître enfin dans les drames d'un autre, d'unir leur souffrance. Mais malgré leurs tentatives visant à s'intégrer ils échoueront tous deux, et la solitude, parfois si confortable, l'emportera finalement sur l'envie de normalité. Ce qui en fait une histoire de non-dits, de choix trop peu assumés, de vies gâchées et d'amour impossible. 
"Le fait que chacun de ses actes dût toujours lui sembler irrémédiable, définitif, l'insupportait. Elle appelait cela le poids des conséquences et elle était persuadée que son père en était responsable, qu'un morceau encombrant de sa personne s'était incarné au fil des ans dans son cerveau à elle. Elle désirait avidement la désinvolture des filles de son âge, leur sentiment vain d'immortalité. Elle désirait toute la légèreté de ses quinze ans, mais elle distinguait dans cette quête la fureur avec laquelle le temps qu'elle avait à sa disposition s'enfuyait. Le poids des conséquences se faisait donc insupportable, et ses pensées tournoyaient de plus en plus vite, en cercles de plus en plus petits." p.89
Un court roman qui se lit rapidement, qui est beau, différent et touchant. À lire !

Voici la bande-annonce de l'adaptation cinématographique: 



Paolo Giordani, La solitude des nombres premiers, Seuil, 2009, 329 pages.

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