dimanche 14 juillet 2013

Cléona et son double

Un roman de Barbara Cartland. 

Le jour même où elle va fuir avec celui qu’on lui interdit d’aimer, Léonie Mandeville est invitée à Londres par sa grand-mère la duchesse de Lynke, qui  jamais encore n’a vu sa petite-fille. Éperdue, Léonie supplie sa meilleure amie, Cléona... 
Et c’est ainsi que Cléona Howard, fille d’un humble pasteur, se trouve reçue avec mille égards dans la noble demeure de Berkeley Square. Tremblante, émue, ravie. Sa grâce et sa beauté conquièrent bientôt le Tout-Londres et la sévère douairière elle-même. Seul reste froid, impénétrable, le très séduisant Sylvestre de Lynke. Cléona pressent qu’un autre homme se cache derrière ce dandy qui parâit n’aimer que le plaisir et le jeu. 
À Berkeley Square, des mystères se dévoilent, des menaces rôdent. Prisonnière d’un mensonge, Cléona se sent prise au piège... 

Barbara Cartland est une romancière anglaise peut-être trop productive. Pour la petite histoire, elle voit le jour en 1901, et décède en 2000. Le premier roman de l’auteur est publié en 1923. Suivront plus de 700 livres, tous plus romantico-kitchs les uns que les autres. 

Je m’en confesse, j’ai lu des Barbara Cartland quand j’avais onze ou douze ans. Et je crois que j’aimais ce genre de lectures, parfaites pour une pré-adolescente qui aime les princesses et les histoires d’amour qui finissent bien. 

J’ai replongé dans l’univers «cartlandien» suite à un défi entre amis... l’enjeu : être capable de lire un de ses romans jusqu’à la fin. Alors, voici le résumé de mon expérience. 

D’abord, il faut dire que chez Cartland, l’apparence est TOUT ce qui compte. On le ressent dès le départ, dans l’importance que l’auteur accorde aux descriptions physiques et vestimentaires de ces personnages, mais aussi dans des phrases du genre: «Sais-tu ce que Patrick a dit de toi ? La première fois qu’il t’a vue, je lui ai demandé ce qu’il pensait de ma plus chère amie. Il m’a répondu que si tu prenais davantage soin de toi, tu pourrais être très séduisante. Je dois dire que cette déclaration m’a rendue un peu jalouse.» (p.20) En outre, pour Barbara Cartland, tous les moyens sont bons pour créer une histoire qui sort de l’ordinaire. Dans le roman que j’ai lu, la pauvre petite Cléona, fille d’un pasteur pas très riche aide son amie qui veut se marier en cachette,et qui lui fait un chantage émotif pas possible, du genre «si tu ne m’aides pas, je me tue et tu mourras de chagrin à ton tour.»Elle part pour Londres chez la RICHE grand-mère riche de son amie pas fine-fine. Elle y rencontre le duc, pas fin-fin non plus, qui passe son temps à se saouler et à courir les filles. Ils se détestent dès le départ. Il n’est pas gentil avec elle, elle le méprise. SAUF QUE, je ne sais pas ce qui se passe, mais à la page 171, il l’embrasse dans un mouvement de colère, en la traitant d’ «incorrigible petite idiote!» (QUOI ?) Ce qui vire à l’envers la pauvre Cléona qui s’en veut encore de mentir à son papa et à la grand-mère en se faisant passer pour une autre (elle nous le répétera d’ailleurs tout au long du roman.) Finalement, on comprend que chose le duc fait juste SEMBLANT de se saouler, en fait il est en train de déjouer un plan secret machiavélique de nul autre que NAPOLÉON qui veut envahir l’Angleterre. Bien entendu, c’est notre bonne petite Cléona qui découvre tout ça, et qui SAUVE le duc d’une mort certaine, en se disant «je l’aime, il faut que je le sauve.» Ce qui est parfaitement crédible, puisque dans les 192 pages précédant ce constat, ils ne se sont vus qu’environ quatre fois, avant qu’il ne l’embrasse fougueusement en la traitant de pauvre cloche. 

Bref, le père de l’autre fille découvre la supercherie, le duc aussi, mais Cléona est déjà en route pour retourner chez elle, le duc prend ses chevaux qui vont vite-vite, coure après Cléona, la rattrape, lui montre son domaine parfaitement tenu (vu qu’il faisait juste semblant de toujours être ben saoul) et là il la demande en mariage devant «les immenses fenêtres embrasées par le soleil cochant, les hautes cheminées qui se découpaient sur un fond de ciel bleu, tout cela était d’une émouvante majesté.» (p.215)

Mon extrait préféré à vie:
«Cléona, cléona, mon amour, répétait-il. 

Il s’aperçut alors qu’elle ne l’écoutait plus. Elle s’était endormie dans ses bras, vaincue par la fatigue. Il la tint dans ses bras, comme un enfant, et la porta dans sa cabine. Il l’étendit sur la cou
chette, enleva ses chaussures mouillées et sa cape, puis l’enveloppa d’épaisses couvertures. Au moment où ses bras l’abandonnaient, Cléona émit une faible plainte, comme si on lui enlevait quelque chose qu’elle aimait plus que la vie.»
(p.203)

HA! Elle s’endort pendant qu’il lui dit qu’il l’aime... Incorrigible petite idiote, va !

Barbara Cartland, Cléona et son double, J'ai lu, 1977.

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