samedi 20 juillet 2013

Middlemarch

Un livre de George Eliot

Dans Middlemarch (1871-1872), deux intrigues sentimentales principales, l'histoire de deux mariages de Dorothea et le mariage malheureux de Lydgate, jeune médecin ambitieux, avec la vulgaire Rosamond Vincy, se détachent sur un fond foisonnant de personnages et d'événements.

La lecture de ce pavé de 1091 pages (en plus de 36 pages de notes bibliographiques !) m'aura pris près d'un mois. Heureusement - puisqu'il est séparé en 8 livres - j'ai pu prendre de petites pauses afin de lire autres choses pour ensuite reprendre ma lecture sans trop culpabiliser, ni perdre le fil. 

Bien qu'elle soit moins connue du grand public, George Eliot est considérée comme l'une des grandes écrivaines anglaises du XIXe siècle. Mary Ann Evans de son vrai nom, a déjà écrit 6 romans et de nombreux poèmes lorsqu'elle débute la réaction de Middlemarch en 1871. Ce roman que plusieurs reconnaissent comme étant le chef d'oeuvre de l'auteur, sera d'abord publié en feuilleton, ce qui est courant à l'époque. Eliot ne connait donc pas la fin de son histoire lorsque le premier livre est lu par le public. Toutefois, c'est une intrigue parfaitement liée et une histoire tissée à merveille qu'elle offre à ses lecteurs. 

Middlemarch raconte l'histoire de la société d'une petite ville fictive de province anglaise vers 1830. Elle offre un regard franc sur les différents niveaux de la bourgeoisie, dans leurs torts et leurs travers. Les descriptions précises qu'on y retrouve constituent selon moi un précieux document d'archives, incluant les aspects sociaux, politiques et économiques de l'Angleterre du XIXe siècle. 

Eliot a également voulu montrer dans son roman que la vie n'est justement pas un roman. C'est pourquoi les choix que font les personnages manquent parfois de logiques, ce qui est finalement très réaliste. C'est également un grand hommage à l'attachement entre époux, à l'amour inconditionnel et intemporel qui relie deux êtres malgré les difficultés conjugales. 

"Elle savait, quand elle verrouilla sa porte, qu'elle la déverrouillerait, prête à descendre auprès de son mari pour épouser son chagrin et lui dire à propos de ses fautes: je vais m'affliger sans faire de reproches. Mais il lui fallait du temps pour rassembler ses forces: il lui fallait dire un adieu sanglotant à tout ce qui avait fait la joie et la fierté de sa vie. Une fois résolue à descendre, elle s'y prépara par certains petits gestes qui eussent pu paraître simple sottise à un observateur endurci; ils constituaient sa façon d'exprimer à tous les spectateurs visibles et invisibles qu'elle entamait une nouvelle existence où elles épousait l'humiliation." (p.983)

J'ai trouvé que l'auteur s'attardait parfois un peu trop sur des questions morales et philosophiques et je dois avouer qu'une lecture en diagonale m'aura à quelques reprises sauvé de l'ennui. Toutefois, c'est un grand roman que je suis heureuse d'avoir lu; pour la qualité de son écriture, pour son réalisme et bien sûr pour le voyage historique que nous permet le récit. 


Middlemarch, George Eliot, Calman-Lévy, 1890. 
Nouvelle édition (avec préface de Virginia Wolf) en format poche parue chez Folio en 2005.

2 commentaires:

  1. Une auteure que je n'ai jamais lu! Bien hâte de voir ce que tu en penseras!

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    1. Je pense que je vais le lire très lentement ce livre.. j'ai déjà mis ma lecture sur pause, après moins de 300 pages pour lire un truc qui bouge un peu plus!

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