dimanche 30 juin 2013

Avant d'aller dormir


Un roman de S.J. Watson


Chaque matin, c'est le même effroi. La même surprise. En se découvrant dans la glace, Christine a vieilli de vingt ans. Elle ne connaît ni cette maison, ni l'homme qui partage son lit. Et chaque matin, Ben lui raconte. L'accident. L'amnésie... Ensuite, Christine lit son journal, son seul secret. Et découvre les incohérences, les questions, tout ce qu'on lui cache chaque matin, posément. Peut-être pour son bien... Peut-être pas. 



Ce roman que la maison d'édition classe avec les polars (romans policiers) aurait, à mon avis, été mieux décrit sous la mention de thriller psychologique. Loin d'inclure une enquête policière, l'histoire se déroule essentiellement dans les pages du journal de Christine, et dans sa relation avec son mari et les gens qui l'entourent. Bien sûr, l'histoire est prenante et originale (même si elle m'a fait penser au film les cinquante premiers rendez-vous avec Adam Sandler et Drew Barrymore !) et c'est essentiellement les qualités requises pour constituer un bon thriller. Toutefois, comme tout bons thrillers "populaires" j'y ai décelé des faiblesses, qui n'ont cependant pas (trop) nui au plaisir que j'ai eu à lire le roman. 

"Je me sens tendue. Je ne sais pas ce que je vais trouver dans ce livre. Ce qui va choquer et surprendre. Quels mystères. (...) La première page est blanche, sans ligne. J'ai écrit mon nom à l'encre noire au milieu. (...) Quelque chose a été ajouté, quelque chose d'inattendu, de terrifiant. De plus terrifiant que tout ce que j'ai vu aujourd'hui. Là, sous mon nom, à l'encre bleue et en lettres majuscules, se trouvent les mots suivants: ne pas faire confiance à Ben.p. 50

À n'en pas douter, l'auteur ne sera jamais reconnu pour sa plume extraordinaire. De plus, son histoire est un peu tirée par les cheveux. Par exemple, comment une femme amnésique peut-elle rédiger, chaque soir, plus de 40 pages sur les événements de la journée, comprenant les sensations et les émotions ressenties, en plus d'y inclure de menus détails (genre la couleur du manteau d'un passant) et des dialogues ultra-précis... C'est toujours un risque que prend un auteur lorsqu'il décide d'inclure des pages de journaux intimes ou de correspondances, et je ne crois pas que Watson ait parfaitement maîtrisé cet aspect-là, mais je comprends qu'il aurait  été difficile de relater l'histoire autrement. Pour ce qui est du suspense, je dois avouer que j'ai été surprise par la conclusion, ce qui constitue un point très positif dans un thriller. 

Ainsi, ce n'est probablement pas le polar/roman policier/thriller psychologique de l'année, mais cette lecture donne l'effet escompté; on est incapable de lâcher le livre, et le dénouement est surprenant. Alors bien joué Watson ! 

S.J. Watson, Avant d'aller dormir, Sonatine, 2011.
Également paru en format poche chez Pocket en 2013. 

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